A comme Anne
Aujourd’hui, je m’offre une “ parenthèse ” avec Elle…
Quel bonheur de m’asseoir dans son grand fauteuil bleu à bascule et de l’écouter, confortablement assise juste en face, sur son canapé jaune. Une atmosphère particulière, un cocon de douceur…
Un endroit qui lui ressemble et prête à la confidence.
L’ espace d’un instant, c’est un peu comme si l’on inversait les rôles.
Parce qu’habituellement, c’est elle Anne qui, en vraie professionnelle, observe, analyse, décortique et accompagne, celui ou celle qui lui demande de l’aide…
Parfois c’est une maman débordée qui vient chercher conseils, ou une adolescente en souffrance qui aimerait simplement qu’on lui prête l’oreille,
ou encore cet élève qui n’arrive pas aux résultats escomptés.
Depuis toujours, Anne a cette capacité d’écoute en elle, ou plutôt cette perception qu’elle a développé au fil des années, de par sa formation, mais aussi de par son vécu, une sorte de sixième sens, subtil.
Et si l’on parlait un peu d’émotions…
A commencer par celles de son enfance, perçues à travers sa famille, ses parents, leur maison qui grouille d’animation. Une porte ouverte en permanence sur un brouhaha d’enfants, d’amis, de voisins, réunis dans le grand jardin. L’image même du bonheur, à l’état pur !
Pour un peu de tranquillité, il fallait “se réfugier”
D’où ce petit conseil paternel :
“ Lorsque vous aurez un jour votre propre chez-soi, pensez à vous réserver un endroit, à part…”
Une petite bulle de silence pour se ressourcer et y déposer les soucis de la vie.
Toutes ces choses que l’on taisait, peut-être bien pour ne pas inquiéter…
Un état d’âme palpable malgré tout, lors d’évènements douloureux; le cancer de sa tante, soeur aînée de sa maman, sa marraine ; le décès de son grand-père.
Elle n’était pas bien grande mais pourtant avait déjà tout compris, Anne.
Elle adaptait alors son comportement de telle sorte que tout se passe bien. Surtout, se tenir à carreau, ne pas en rajouter une couche, même qu’avec son p’tit frère, ils se bagarraient, un peu, souvent, passablement… Aussitôt il pleurait, aussitôt elle le consolait (!)
Beaucoup de complicité et de bienveillance vis-à-vis de cette maman qui avait déjà suffisamment de soucis comme ça. Et c’était pareil dans l’autre sens, ensemble ils s’évadaient dans des mondes imaginaires, là où les jouets prennent vie, à la tombée de la nuit
Une chanson qu’ils adoraient tous et qui se teminait par
“ Bonne nuit mes petits, il est deux heures moins sept et je vais aussi dans mon placard”
Un peu plus tard, juste un peu, Anne voudra aussi devenir “maman”,
un merveilleux rôle sans aucun doute.
“Mais avant tout il te faudra obtenir ton baccalauréat Anne”, dixit papa
Chaque chose en son temps !
Dans sa famille, Anne se trouve entre-deux, c’est-à-dire à la place du milieu.
Petit électron libre qui déjà, sait si bien se débrouiller ; trois ans de moins que sa soeur V, treize mois de plus que J-P son frère.
Pourtant, elle se sent toujours un peu en reste, en manque de quelque chose.
Elle est tout le temps en train de quémander, Anne, un peu plus d’attention…
Une fois, elle avait même filé avec un p’tit voisin juste un peu plus vieux qu’elle, passer la journée à l’école enfantine, en feintant qu’on l’avait oubliée, toute seule devant leur maison “fermée dehors”, ce qui bien entendu, n’en était rien !
Un second rôle qui pourtant a ses avantages Anne !
Celui d’être à la fois une petite, et aussi une grande sœur
Conciliante ?! Euh… La plupart du temps !
En tous les cas, la mieux placée pour observer, écouter, se faufiler et obtenir tout ce qu’elle désire (ou presque)…
Aujourd’hui, elle a trouvé sa place, Anne, non pas entre deux chaises, mais bien à part entière.
Même si ça n’a pas toujours été facile, elle a suivi son bonhomme de chemin
avant de devenir une SUPER Maman de trois beaux enfants.
Tout d’abord trouver sa voie, sa place, pour ensuite, être utile et partager sa lumière.
Et si l’on mettait dans nos vies, un brin de Picasso
« Le sens de la vie est de trouver ses dons. Le but de la vie est d’en faire don aux autres »
signé Pablo Picasso, artiste.
Merci Anne pour cette petite parenthèse, entre toi et moi !