D comme Delphine

 

Elle aurait pu nous parler de son métier d’infirmière,

qui la passionne et lui prend tout son temps, Delphine, même un peu plus…


De ses résidents, cet adorable Monsieur, sous voile d’anonymat, qui passe une bonne partie de sa journée assis dans un coin de son bureau, à la regarder travailler, lui parlant de la pluie, du beau temps - et qui déjà lui manque, une semaine qu’il s’en est allé…

Ou alors cette dame âgée, atteinte de la maladie d’Alzheimer, qui aligne du bout de son pinceau, des ronds, des formes sur une toile, au cordeau, comme pour remettre de l’ordre dans son cerveau, en pagaille…

“Profitez de la vie !”

Lance-t’elle soudainement…Une étincelle de lucidité.

 Cette démence qui nous pend tous un peu au bout du nez, à la fin de notre existence, et nous fait trembler… Pourvu que pas moi…

Delphine, elle aurait pu aussi nous parler de ses deux autres vies, tout aussi passionnantes, si elle les avait choisies… Parce qu’elle se serait bien vue

Notaire, spécialisée en droit familial

ou encore… Croque-mort

L’instant où l’on remet les clés, où l’on dépose ses papiers sous scellé, celui où l’on transmet, avant de tout quitter, de s’en aller…

Et puis un mort, c’est tellement silencieux, on peut le tutoyer, le taquiner, lui tapoter les joues avec douceur, comme on l’aurait fait de son vivant, sans crainte, aucune…

Delphine, elle n’a même pas peur !

 Et bien non ! Finalement

c’est en VACANCES qu’elle a choisi de nous emmener.

Quelque part en Ardèche, le pays des chèvres et des poètes

Royaume de Jean Ferrat, inspiré par ses paysages et ses montagnes.

Une nature omniprésente qui leur va si bien…

Ils y sont allés sept années d’affilé, complètement “Son’ney” !

 Une aventure qui commence par une tonne de valises,

et se termine par une énorme pile de lessive !

Normal, lorsque l’on est six en famille…

Tout un bric à broc de caisses - à chacun la sienne - soigneusement empilées sur la magic’ remorque héritée de beau-papa, qui tantôt se transforme en camping 5 étoiles,

470 bornes plus tard…

Une fois franchit le Col de l’Escrinet,

la chèvre et l’enfant juchés sur un rocher en plein virage,

ça y est, on y est !

Direction le Pays des Vans, au cœur des Cévennes.

A peine sont-ils arrivés, que déjà les voilà installés,

déployant leur imposant matériel au pied d’un chêne. 

Table, chaises, tentes, duvets, lits, batterie de cuisine et panoplie de vaisselle…

Chacun y met du sien, tout excité à l’idée d’emprunter très vite le petit sentier caillouteux menant à la rivière, et de piquer un nez du haut de la falaise, dans le Chassezac.

Un de ces PLOUF !

Vert’igineux


Delphine s’abstient volontiers, nul besoin d’adrénaline pour exalter ses sens, elle ne demande qu’à se poser, assise sur son rocher, à savourer l’instant présent

Rien de bien extraordinaire,

juste un lâcher-prise avec elle-même…

 Par contre, la descente en canoé du lendemain, elle ne manquerait ça pour rien au monde ! Les fous rires et les éclaboussées, la famille toute entière s’en souvient, bien au-delà les photos.

10 km entre les Vans et Chaulet, un véritable coup de coeur, on ne s’en lasse pas !

Tout comme ces balades au sommet du Pays de Vans, les crêtes du Serre de Barre qu’ils ont gravies

une, deux, trois, sept fois, autant dire chaque année.


Et puis il y a aussi toutes ces rencontres que vous pouvez faire dans un camping, tellement authentiques et de tous horizons. Ces visages que vous retrouvez douze mois plus tard, comme si vous n’les aviez jamais quittés.

Ces intemporels joueurs de pétanques par exemple, qui vous mettent une raclée de 13 !  

Mais, vous n’vous avouez pas vaincus, vous, les p’tits suisses !

Une tournée d’apéro plus tard, vous sortez votre nappe croix blanche sur fond rouge et raflez tous les prix du super loto, un par un, pour le plus grand bonheur des petits et des plus grands ; le groupe des ados qui déjà a rejoint le bord de la rivière, accompagnés de leurs nouveaux amis - On n’ sait pas tout ce qui s’y passe d’ailleurs… Même si tout fini par se savoir quelques années plus tard :>)

Quand soudain un orage éclate, si violent, après une journée de canicule, une de ces cuites à 39 ° sur l’échelle celcius. Les plus petits se retrouvent collés serrés contre papa maman, tout tremblants à la vue des éclairs qui zèbrent le ciel.

Cette fois, le disjoncteur a bien failli disjoncter !

Heureusement, on a pensé à creuser des rigoles autour des tentes, et se mettre à l’abri, en toute sécurité…

Mais déjà les vacances touchent à leur fin

Il est est temps de plier bagages et remonter le Rhône

Et qu’est ce qu’il y a sur l’eau du Rhône ?!

Oh Hô… Un chapeau !

La petite blague qui continue à faire sourire, toute la famille.

Ah les VACANCES !

Que de souvenirs…

Merci Delphine :>)

Précédent
Précédent

E comme Emilia

Suivant
Suivant

I comme Isabelle