E comme Emilia
Qui ?
Dites-moi, dites-moi qui
de toute la Gruyère, ne connait pas Emilia
Sourire et accueil de l’Abri des Marches.
Son p’tit accent aussi, qui lui va si bien.
Emilia, elle aime les gens, ça se voit et ça s’entend…
Et bien, c’est avec elle que j’ai rendez-vous
ce mardi matin 15 novembre 2022.
Un p’tit café et me voilà installée dans la véranda, face au Moléson - au Château, sa table préférée - côté jardin.
Un coup d’œil juste magnifique pour qui vient ici la première fois; touristes, pèlerins, amateurs de bonne cuisine et ou amoureux du coin, qui comme moi ne s’en lassent pas…
Un tableau chaque jour différent, chaque instant, en fonction de la bise ou du vent, le ruhyo de la Jogne, la brise d’automne, qui vous amène du changement…
Valsent valsent les feuilles jaunies le long de la vitre, un air mélancolique.
Parce que, le saviez-vous ?
Emilia, elle s’en va… Avec son Roberto
Ils quittent les Marches et s’en vont…
Mais où d’où dit donc ?!?
“ Adieu fondues vacherin ou moitié-moitié, saladine de chèvre au miel, délicieuse paëlla, médaillon de filet de porc marinade à la mode portugaise et tous ces succulents mets…”
Un dernier automne, quinze jours à peine, c’est le temps qui lui reste pour réunir
20 ans de souvenirs
Les empaqueter et les emmener avec elle…
Sans compter son jardin qu’elle adore, et ses fleurs, qui refleuriront sans elle au printemps…
Toutes ces petites graines de convivialité, de bienveillance et d’amitié
Sa faculté de créer des liens entre les gens, de tous âges, de tous horizons,
et les réunir tous autour d’une même table.
Ce lieu si apaisant, empli d’ondes positives, du tilleul à la chapelle.
La Vierge Marie qu’elle vénère
Chaque matin, de sa fenêtre, elle lui dit “merci”
pour lui avoir “sauvé la vie”
Ces petits miracles que l’on garde secrets au fond de soi…
Alors, pour tout emmener, il lui faudra,
bien plus qu’une valise en carton…
Emilia se souvient de son départ du Portugal, son village natal de Sernancelhe,
et ce sentiment mitigé…
D’un côté, l’espoir d’une vie meilleure qui lui fait pousser des ailes jusque chez-nous en Gruyère, Charmey, “la Colonie des Dents-Vertes” où très vite elle apprend le français - elle est communicative Emilia !
Et de l’autre, ce déchirement en quittant tous ces gens qu’elle aime profondément,
sa petite fille qu’elle laisse là-bas, pour un temps…
Et il suffit d’en parler pour la retrouver avec son père Arthur, parmi les châtaigniers.
Une production de 15000 kg par année, vendue sur le marché de Lisbonne, ressource principale de la famille.
Ou au cœur des vignes dans la majestueuse vallée du Douro. Un papa avec qui elle a tout appris, y compris chanter et danser, le fado et même la valse de chez-nous qu’elle enregistre sur une K7 pour le prochain Noël !
Ou encore en cuisine avec sa mère Alice, à préparer la soupe à la “castanhas” la châtaigne, le cabri rôti au four et les “batato o murro”, pommes de terre au gros sel coup de poing, leurs spécialités.
Avant de rejoindre la fête au village !
Le jour de “Magusto” São Martinho, un 11 novembre.
Hummm ouiii ! Elle en a déjà empaqueté des souvenirs Emilia…
Des odeurs de marrons grillés, de vins nouveaux et de veloutés, qui pourraient bien s’inscrire à votre nouvelle carte ! Une proposition ! En plus de la délicieuse fondue vacherin, ta préférée Emilia, que l’on retrouvera tout bientôt à “l’Auberge des XIII Cantons” à Bulle.
L’ancienne-nouvelle enseigne - un peu malmenée à une époque -
qui grâce à vous deux R&E
retrouvera ses lettres de noblesse.
On se réjouit !
Obrigada Emilia
Et boa sorte